THE PINK MOON Ҩ Barthy Croupton Jr

Un   simple hibou fut envoyé la semaine dernière, prévenant alors le destinataire des dispositions qu’il aurait à prendre pour cette soirée. Une adresse ainsi qu’une heure et un commentaire précisant de venir en tenue de soir fut expédiée sans chichi. Mon écriture fine, arrondie et extrêmement féminine indiquait une destination : un bureau au ministère.

Durant cette longue semaine où Fenrir ne fut que peu présent, j’enchainais les aller et retours entre le manoir et le club. Nous venions d’élargir nos biens, enfin, lorsque je dis nous, je parle de ma petite personne et non de celle de mon père pour qui les domaines financiers semblaient tenir de l’imaginaire et l’argent pousser sur les arbres ! Me devant donc de récolter plus d’argents via divers business, j’avais entamé plusieurs négociations avec des « boîtes de nuits » que l’on appelait plus communément dans mon milieu : maison close où boite à streap. Je savais par expérience personnelle que les louves attiraient comme des mouches les hommes, moldus où sorcier, le charme opérait de la même façon ! Ce fut en partant de cette déduction que mon premier club ouvrit à Londres où la vie nocturne ne cessait de battre ! Depuis peu, j' ambitionnais d’ouvrir une nouvelle succursale cette fois-ci dans la zone libre.
Y plaçant certaines des filles provenant de différentes fractions de la meute, de divers lieux, je m’étais rendue avec elle lors de ce fameux mois dans les nouveaux espaces de vies et de travails de celle-ci. Prenant alors des cours en leurs compagnies de danses (communément appelé pole dance) dès que j’en avais l’occasion, je n’avais pas hésité une seconde lors de la soirée d’ouverture à monter sur scène en leurs compagnies.
Si j’avais réussi à trouver un job à la plupart des belles filles débrouillardes de ma meute, il me restait des hommes à disposition. Les trois plus forts, mieux bâtit, se retrouvèrent à la sécurité. Le lieu était parfait. L’ouverture fut un succès. Le club en connu d’autres encore plus importantes et mouvementées. Le flux de clients ne stoppait jamais… Sauf les nuits de pleines lunes où tous employés étaient priés de prendre du tue-loup pour sortir courir dans les bois autour de la ville.

C’était donc dans cet immeuble qui aurait pu être classé architecturalement parlant, que j’avais invité mon fameux sorcier du soir. Dans cet immeuble de 7 étages dont 5 disponible au public, il aurait le plaisir de découvrir mon nouveau jeu.

D’un point de vue extérieur, le club donc juste une enseigne lumineuse indiquant : the pink moon donnait une idée de l’entrée. La ligne de jeunes hommes, d’hommes et de quelques femmes démontrait assez bien le succès du lieu ! L’entrée était éclairée de mauve, une fois les portes automatiques passées, vous aviez le plaisir d’entrer dans une salle aux lumières rosées, bleutées, mauves et j’en passe. Une scène principale avançant dans la pièce était accompagnée de petits pied d’estrade dont des barres de pole dance étaient installés, contrairement à la scène principale dont les pôles montaient et descendaient en fonction des numéros présentés. Une musique assez rock’n roll jouait dans la pièce principale. Des deux côtés de la scène principale se trouvaient des escaliers. L’un menait à des pièces de danses privées au sous-sol. L’autre montaient dans des chambres aux décors tout aussi différents, extravagant voir exotique.
Les serveuses portaient des costumes de petit chaperon rouge moldu, légèrement dénudé certes, les barmaids en déesses se voulant l’incarnation féminine de Baccus.

L’une des tables entourées d’un canapé était réservée. Un écriteau indiquait le nom de mon invité surprise, ni plus ni moins. Le concerné saurait sans aucun soucis que  cette table était pour lui. Y compris la carte des alcools qui avait été préparée !
Cette carte proposait des alcools tous aussi vieux les uns que les autres… Des alcools moldus et d’autres sorciers aux noms qui pourraient sembler pour les uns comme pour les autres, excentriques.
Mes ordres pour ce soir avaient été donnés, l’homme de l’entrée devait faire passer mon invité devant ceux qui patientaient pour payer leur passage… et venir y dépenser leur argent. Lui, ne paieraient pas, bien évidemment.
Lorsqu’il arriva, l’employé du Ministère fut guidé par l’une des serveuses à une table. Je l’observais dans l’ombre, rembarrant les pauvres idiots qui venaient me voir. Une danseuse était venue monter sur la scène principale en face de lui, dansant sur les rythmes endiablés de la musique de l’endroit.
Quelques minutes plus tard, une autre serveuse vint lui demander ce qu’il désirait boire, prenant sa commande puis revenant quelques minutes plus tard avec celle-ci, la déposant sur la table qui était au pied de la danseuse. Ici, tout était pensé pour le plaisir des hommes… Et cela se voyait.

J’avais bien laissé 30 minutes avant d’enfin me rapprocher de l’homme qui patientait en observant la vue qu’il avait sur les danseuses. Me rendant alors dans les coulisses pour enfiler une tenue identique à celle des autres danseuses qui allaient monter sur scène, me glissant parmi ses jeunes louves. Je portais une culotte aux nombreuses ficelles, montrant le plus de peau possible, cachant cependant ce qu’il fallait. Avec ceci un bustier noir aux strass argentés sur les seins. Nous avions toutes des tenues différentes et mes partenaires de danse avaient ce soir là des tenues rouges et or.
Perchées sur nos talons, nous étions entrées sur la scène dans le noir. Lorsque la musique se déclencha, une lumière rouge vint éclairer notre danse. Sensuelle et charmeuse, je ne quittais des yeux mon Barthy lorsque l’occasion des positions que nous prenions rendait cela possible : nous nous traînons sur le sol, faisant des pas aussi bien en l’air que sur scène, rendant la chose visuellement … désirable. Nous flottons telle des anges sur nos barres de titane.
Les regards des hommes déshabillaient les danseuses, les unes après les autres. Nous, les êtres de la lune, pouvions nous montrer avec bien plus de capacités que les apparences pourraient laisser croire… Bien heureusement, nul dans les clients, ne se doutait de la nature de toutes ces demoiselles aux courbes charmeuses et désirables. Qui auraient eu l’idée folle d’ouvrir ce genre de club ?

Lorsque la danse fut terminée, les danseuses retournèrent dans les coulisses, sauf moi, qui me glissa sur la table de mon amant, venant m’y agenouiller, prenant son verre pour absorber son alcool entre mes lèvres et l’y faire boire. Les mains posées sur ses épaules, je m’appuyais sur lui. Je savais que mon poids plume ne le dérangeait pas et en ce moment, la plupart des voisins de tables de l’homme devaient envier sa place… La désirée.
Détachant mes lèvres des siennes, je viens me faufiler à ses côtés. Observant l’homme joueuse : la soirée ne faisait que commencer.

La louve chaude, mutine et sensuelle qui vivait en moi exprimait un seul et unique désir : celui de jouer avec le sorcier qui était présent de son plein gré. L'histoire qui nous liait était bien différente de la plupart des histoires d'amours entre deux personnes. Mue de l'envie de se rebeller des deux côtés, nous avions fini par transformer l'amitié qui nous liait en une liaison officielle qui déplaisait à nos pères respectifs. Si Greyback ne commentait que rarement mes fréquentations, il n'en pensait pas moins ! Jamais il ne s'était formellement opposé à Barthy, trouvant en lui une utilité en sa qualité de médicomage non officiel de la meute. C'était pourquoi il ne s'était jamais directement pris à lui, laissant mon aîné tenter plus d'une fois de se débarrasser de mon amant.
Au vu de sa présence, il était certain que Tobias n'y était toujours pas arrivé (il mourrait de mes mains bien avant de toucher un seul de ses cheveux et, le frère le savait). C'était à se demander si mon aîné était bon à quelque chose ! Cet idiot était incapable de quoi que ce soit avec ses dix doigts.
Fin bref.

Assise aux côtés de mon beau brun aux cheveux noués, je viens caresser son visage et glisser une de mes mains entre ses cuisses. Je me fichais  des regards qui se posaient sur nous, offrant mon plus beau sourire au sorcier que je serais à présent contre moi. Un rire animal mais sensuel sortit d'entre mes lèvres, visiblement amusé par la situation. «Oisillon ? Un oiseau carnivore alors.» Commençais je avant de rapprochée mes lèvres rouges des siennes, soufflant sur ses lèvres une envie et une tentation que je savais, allumerait plus d'un désir en lui. «Vu que j'ai envie de faire de toi mon dîner…»
Ma main s'était mise à caresser sa cuisse nonchalamment en émettant un ronronnement de plaisir mais aussi… d'une envie grandissante de repousser encore plus les limites.

La Me mordillant la lèvre, je vins lécher les siennes lorsque je l’informai de mon envie d’en faire mon diner. Il semblait presque déçu que je ne souhaite en faire autre chose. J’us un rire sensuel et félin, ce rire qui ronronnait presque. Mes doigts continuaient de dessiner les formes masculines et carrées de son visage, frôlant sa fine moustache et son bouc avant de détacher celle-ci pour la glisser dans ses cheveux. Un sourire vint illuminer mon visage alors que je caressais langoureusement sa cuisse. Il griffa ma nuque, je ne bougeai pas, ses ongles sur ma peau, j’en avais l’habitude et puis, ce n’était rien face aux souffrances que je vivais à chaque pleine lune. « Ne sois pas attristé que j’ai déjà comblé certains besoin au cours de ma journée… »  Lui soufflais-je donc en retour, ne me lassant de lui sourire.

Ses doigts défirent mon bustier et je ne bougea pas, quelques regards se tournèrent vers nous pour finalement s’intéresser au show qui reprit. Nous étions ainsi noyé dans la peine-ombre du club ou d’autres choses se passaient et bien plus lubrique que notre petit jeu. Il vint à parler d’une bêtise. Je ne répondis pas, l’observant attraper un cigare rapporter par une des serveuses. Une nouvelle. Je grognai, mon regard devint noir. Je détestais la fumée et plus la lune approchait, plus l’odeur me rendait rageuse. J’allais dire quelque chose à la louve qui avait osé défier les règles du club, mais celle-ci se sauva bien rapidement en comprenant mon mécontentement.
Barthy se pencha vers moi et vint souffler la fumée de son immondice entre mes seins. L’odeur me fit tousser. Dégoutée, je réagis au quart de tour et flaqua ma main sur sa joue. «Je vais te punir, et ca va commencer par ce truc particulièrement immonde Barthy. »  Lui lançais-je en prenant le cigare de ses mains et en le plongeant dans son verre d’alcool. « Je n’ai plus envie de jouer. Maintenant je pue autant que toi. »  Et je me releva pour aller chercher ma baguette magique cachée sous le comptoir du bar, d’un geste je fis partir l’odeur, d’un autre, je fis apparaître l’une de mes robes à bretelles blanches.
Lorsque je retournai vers Barthy, ce fut pour pointer ma baguette sur celui-ci et ainsi, faire partir l’odeur du cigare de ses vêtements et de sa peau. « Quand vas-tu enfin apprendre que plus la lune approche et plus l’odeur m’est insupportable ? »  Grognais-je presque en claquant des dents tel un prédateur prêt à sauter sur sa proie pour en faire son repas. « Ta punition sera de passer la prochaine lune et les jours qui suivent seul. Je ne rentrerais pas et j’interdirais l’accès du manoir à ta personne. » Il savait que si je faisais cela, il ne pourrait jamais franchir les portes. Aucun loup ne le laisserait passer. Il me suffisait de donner l’ordre pour que celui-ci devienne réalité. C’était ainsi lorsque l’on avait du pouvoir, et au sein de ma meute, j’en avais. Fenrir pouvait se noyer dans ses illusions que Tobias deviendrait un jour notre alpha, nous savions tous que coulait dans mon sang l’héritage des loups dominants.