Dans la haine, il peut y avoir du désir (Ft. James)

Un grand match, avait dit Flanagan à la fin des deux heures face à gryffondor. J'étais épuisée, mais surtout plus qu'en colère, face à la dernière action de ces crétins de lions. Une action qui les avait menés à la victoire bien évidemment. Ces tricheurs. Et en grands princes qu'ils étaient, ils nous avaient invités à une fête d'après match. Enfin, surtout les filles, bien évidemment. Les gars des lions, une fois ivres, avaient une certaine attirance pour nos courbes de vipères.

C'est affublée d'un simple crop-top noir et d'un short de la même couleur, les cheveux lâchés et légèrement maquillée que je me rendais à la soirée organisée. Pia m'a dit qu'elle me rejoindrait plus tard et c'était tant mieux. En ce moment, je la trouvais bizarre. Un peu trop enthousiaste de se rendre à des fêtes avec des gryffondors en ce moment. M'installant contre un mur, une boisson à la main, j'observais un peu la foule d'une mine froide. Sirotant mon verre, mon coeur n'était pas trop à la fête. Les gens dansaient, se frottaient les uns contre les autres. Certains se roulaient des pelles ou se pelotaient. Je roulais des yeux, jusqu'à ce que quelqu'un tombe contre moi, renversant mon verre sur ma poitrine.

- CRETIN! hurlai-je en le repoussant en arrière. Mes yeux croisèrent ceux d'un Gryffondor que je connaissais un peu trop bien.

- Bordel, tu peux pas faire attention et mettre un pied devant l'autre? Mon haut est fichu! sifflai-je en donnant un coup dans l'épaule du garçon. Je secouais la tête en grognant. Nous avions été amis à une époque où j'étais plus garçon manqué. Dans d'autres circonstances, j'aurais ri aux éclats, mais actuellement, j'ai juste envie de prendre son verre et de le lui jeter à la figure. Ce que je fis. La bière coulait alors sur son visage. Mais au final....nous nous sommes pris un fou rire tout les deux.

- Bon, viens. Allons-nous changer.  

Je le tirais vers les toilettes et ouvrit le robinet, avant de sortir un mouchoir de mon sac et de l'humidifier pour le lui tendre.

- Tu t'es vraiment bien débrouillé Potter. Même si vous avez triché, c'est évident.

( Pando )

Les lions, les Rois de la Savane, voilà un titre qu’ils portent si bien. Que nous portons si bien. Nous avions encore hissé nos couleurs au plus haut niveau de la compétition. Les Poursuiveurs – moi en l’occurrence - avions mené notre équipe à la Victoire, avec un grand V. On est sorti du Stade sous les acclamations de nos supporters. Encore un match que Serpentard ne gagnera pas. On allait les écraser l=à la coupe de Quidditch cette année, McGo serait contente d’arborer la coupe sur son bureau. Encore. Au vestiaire, on se refaisait le match comme toujours. Dans la Grande Salle, on se refaisait le match, comme toujours. Mais on est fairplay, non, nous ne sommes pas allés à la table des Serpentard en faisant la danse de la victoire. Absolument pas. Enfin... si. Peut-être un peu. Mais on les a invités à notre fête. Parce qu’on n’est pas comme ça, parce qu’on est bons joueurs, et parce que McGonagall nous l’avait demandé.  

Pour l’occasion, j’avais revêtu mon jean bleu nuit fétiche, mes baskets converses usées par le temps, et mon maillot de Poursuiveur, parce que bon c’est le match qu’on fête, pas les quinze ans de Frank. Ah si, aussi, c’est demain son anniversaire. J’ai invité Lily aussi. J’ai cru qu’elle dirait non – parce que la fête ce n’est pas vraiment son truc et pourtant, elle a dit oui. Y’a un mec dans l’air, je suis sûr. J’ai pris une bierraubeurre, accompagné par mon meilleur ami – j'avais une impression bizarre quand j’étais avec lui. Il me cachait quelque chose, j’en étais persuadé mais je le connaissais suffisamment pour savoir que s’il ne me l’avait pas encore dit c’est qu’il n’était pas prêt. J’ai dansé avec une Gryffondr de septième année, ayant la ferme intention de finir la nuit en sa compagnie. Je ne suis pas le dragueur qu’est Sirius mais je ne suis pas à plaindre non plus. Je suis juste plus discret que lui, quoique... en ce moment, le Don Juan se relâche un peu, je trouve. Va vraiment falloir que je creuse mais pour l’heure, c’était le décolleté plongeant de ma cavalière qui m’intéressait bien plus que les conquêtes de mon frère de cœur. La danse nous enivre un peu, l’alcool aussi, si bien que pendant le rock lancé par Alice, et ma maladresse pas légendaire, mais disons que la danse n’est PAS mon point fort, je me suis retrouvé presque dans les bras d’une Serpentard. Dommage pour sa bière, mais merci Merlin de m’offrir le spectacle du tee-shirt mouillé. Victoire, ma jolie Victoire. Cela faisait longtemps que je ne lui avais pas parlé, nos chemins s’étaient séparés lorsqu’elle avait commencé à se rendre compte que trainer avec des mecs n’étaient pas corrects pour une fille de son rang. On ne se demande pas pourquoi. Je crois que mon œil gauche, derrière mes lunettes, a trainé un peu sur elle. J’ai souri à son insulte. « Evans me le dit souvent » ai-je répondu dans un grand sourire. J’admets que je n’en avais rien à faire de son haut. « Quelle violence ! » ai-je lâché tout sourire, faisant semblant de me masser l’épaule. A une époque, cela l’aurait fait rire. J’ai froncé les sourcils quand la bière a coulé le long de mes lunettes. J’ai passé ma langue sur mes lèvres avant de lâcher un « Elle est bonne ! ». Avant d’éclater de rire de cette situation totalement absurde. J’ai acquiescé d’un signe de tête et je l’ai suivi jusqu’aux toilettes. Totalement oublié le décolleté de ma cavalière, je l’admets je préférais de loin celui de la Serpentard. Depuis qu’elle s’habillait plus comme une vraie fille, elle m’avait toujours fait tourner la tête. Je me suis essuyé rapidement le visage avec le mouchoir mouillé, hochant la tête dans la négative.  

Les Serpentard sont de tellement mauvais joueurs qu’ils nous accusent toujours de tricher lorsque l’on gagne. Affligeant. « Ce qui est bien avec les Serpentard c’est que le fairplay ne vous étouffe pas. On joue à la loyale, les gars, admettez juste que vous êtes moins bons que nous. C’est tout. » ai-je renchéri en passant le mouchoir mouillé sur son haut, pour éponger la bière, comme je l’aurais fait sur le maillot de ma gamine. « Vous vous êtes bien défendus, tout de même... Mais vous êtes tombés sur plus fort. La prochaine fois, peut-être. Ou pas. » Sérieusement ? Ils y croyaient réellement qu’on allait les laisser gagner ? La guerre Gryffondor-Serpentard existait depuis la nuit des temps, et elle n’était pas près de s’arrêter, et si les Gryffondor pouvaient gagner le plus de bataille possible, c’est la seule chose qui comptait. « Tu sais que j’ai réussi à piquer le Vif d’Or du match ? » ai-je lancé fièrement. J’aurais pu être Attrapeur aussi. En vrai, je me serais fait trop chier en tant qu'Attrapeur, tu ne fais rien pendant le match à part scruter l’horizon pour voir si tu ne trouves pas le Vif. « Bon faut juste attendre que ça sèche, la bière ça ne tâche pas toute façon. »  

( Pando )